Présentation 

 

   Il y a une chose indispensable et que tout photographe doit  maîtriser pour faire face à toutes situations, c’est la vitesse d’obturation. Sur votre reflex numérique ou argentique , ou n’importe quel Apn, il est nommé mode TV et non, ce n’est pas un mode télévision, jusqu’à preuve du contraire les appareil photo n’ ont pas encore de décodeur Tnt. ( voir ci-dessous un exemple sur un boîtier Canon ). La vitesse est bien évidemment aussi accessible via le mode manuel de votre boîtier.

12tve

Définition

 

   Il faut savoir que la vitesse d’obturation, c’est tout simplement le temps d’exposition du capteur à la lumière lorsque le volet et le miroir de votre boîtier s’ouvrent.(cf schéma ci-dessous pour voir où sont situés ces éléments.)

courssobturateur

 

Comment fonctionne l’obturation

 

    Lorsque vous serez sur le mode TV, vous aurez donc accès aux réglages de l’obturateur et celui-ci se règle par pallier qui se compte en millième, centième ou dixième de seconde. Voir en seconde dans certains cas spécifiques. Sur votre boitier vous aurez noté 1/1000, 1/100, 1/10 ou 1 sec 2 sec etc etc etc… En fonction du réglage, la matrice du capteur qui est constitué de cellules photosensibles ( RVB ) est impressionnée durant un temps déterminé par l’utilisateur et non, par le boîtier comme en mode auto ou AV.

( Le schéma ci-dessous représente le balayage de l’obturateur sur le capteur. La partie verte représente la partie physique des volets qui constitue l’obturateur, celle-ci est opaque et mobile, elle effectue un balayage , ici de gauche à droite . La photographie représente la lumière qui impressionne le capteur. )

obturateur-mecanique

 

    Comme vous pouvez le constater, plus la vitesse d’ obturation est grande plus la partie exposée à la lumière est fine et donc plus le temps d’exposition sera court et plus l’image aura des chance d’être nette. Ceci est également vrai dans l’autre sens. Plus l’exposition est longue et plus il y aura de lumière pour impressionner le capteur car l’ouverture est plus grande. En contrepartie ce que vous prenez en photo risque de devenir flou ou surexposé. Il vous faudra trouver le bon couple diaphragme vitesse d’obturation ISO en fonction de ce que vous souhaitez immortaliser et surtout en prenant en compte les conditions de prise de vue.

Exemples de prise de vue a différente vitesse. 

tmp2111

F13 ,30 sec, 200 ISO

tmp1222

F13 22 sec 200 ISO

tmp3000

F13 ,10 sec 200 ISO

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Pourquoi un mode TV

Le mode TV permet  de facilement s’affranchir du flou de bougé lié au photographe, mais aussi du flou de mouvement lié au sujet comme nous allons le voir plus loin dans le tutoriel. Cependant, ce n’est pas un mode que je recommande pour le tout  venant, il n’ a en général que  très peut   d’ intérêt que ce soit en paysage, en portrait ou encore en architecture. Lorsqu’il y a des besoins précis, c’est souvent au mode manuel qu’il faudra faire appel.  De plus, il vaut mieux avoir la main mise sur l’ouverture (mode AV) qui permet peut-être plus de créativité  et évite de devoir switcher lorsque l’on souhaite avoir une grande PDC sans forcément touché au ISO. En effet,  en mode TV pour obtenir une plus grande profondeur de champs, il vous faudra monté en ISO. Cela peut être utile lorsque vous souhaitez coupler grande vitesse et profondeur de champs importante sans utiliser le mode av. Mais prenez garde à la dégradation de l’image.

Par exemple : 

F2.8     1/60         800 ISO

donne

f7.1     1/60      6400 ISO

Sur cette exemple vous avez choisi une vitesse de 1/60, si vous montez en sensibilité le boitier va vous obéir et rester au 1/60 mais pour avoir une exposition correct il va fermer le diaphragme, par ce fait augmenter la profondeur de champs.

Certains domaines comme la photo sportive, la photographie animalière ou toute situation qui exige certaine vitesse d’obturation donné,  le Mode TV sera alors systématique et vous donnera de très bon résultat. L’exemple ci-dessus montre bien pourquoi,  en effet,  il permet de choisir une vitesse donnée et oblige votre reflex à s’ y tenir, j’insiste  sur ce point car c’est bien ce à quoi sert le mode TV: choisir une vitesse d’obturation. 

Rapport entre vitesse d’obturation et focale.

 

   L’ une des règles de base en photographie concerne le rapport entre vitesse d’obturation et longueur de focale. Normalement, à mains levée vous devez toujours avoir une vitesse d’obturation au moins aussi élevée que le nombre en millimètre de la focale. Dans le but d’éviter les flou de bougé, qui résultent non pas d’un flou provenant du mouvement du sujet prit en photo, mais des mouvements du photographe lui même. Cette règle s’applique quelque soit le mode de prise de vue, AV , TV , manuel ou autres .

 Exemple :

          -100 mm = 1/100

          -200 mm = 1/200

          -300 mm = 1/300

Il vous faudra aussi prendre en compte la taille de votre capteur, car la majeure partie des boîtiers grands publics, comme certains boîtiers professionnels sont en APS-C ou micro 4/3. Il ne s’agira que d’appliquer le coefficient multiplicateur lié à votre taille de capteur soit 1.5 pour le format APS-C et de 2 pour le format micro 4/3.

Exemple pour une longueur de focale de 100 mm avec un capteur APS-C et un capteur micro 4/3:

          -APS-C : 100 x 1.5 = 150 mm soit 1/150

          -4/3 :100 mm x 2= 1/200 mm soit 1/200

Néanmoins sans stabilisateur et à main levée je considère cette norme juste. Pour ma part, je n’hésite pas à multiplier le résultat par 2. Ce doublement de la vitesse m’oblige évidement à monter en sensibilité et à ouvrir un peu le diaphragme lorsque je travail en mode manuel, ou simplement à monter en sensibilité en mode TV. En effet, n’oubliez pas que plus vous avez une obturation rapide moins la lumière impressionne le capteur, il faut donc faire entrer plus de lumière ou ( et) l’amplifier via les ISO.

Le cas du stabilisateur

 

  Avec un stabilisateur vous pourrez baisser la vitesse d’obturation proportionnellement à l’efficacité de ce dernier, par exemple si vous avez un 200 mm canon IS LUSM avec un stabilisateur vous pourrez facilement descendre aux 1/40 de seconde avec de bons résultats, alors que sans stabilisateur à moins d’être un homme ou une femme de pierre,  il y a peu de chance d’avoir un résultat parfaitement net. Attention, si le sujet est en mouvement le stabilisateur ne pourra rien faire l’image sera de toute façon imprécise voire inexploitable en fonction du sujet. L’utilisation du stabilisateur est donc réservé à des sujet peu ou pas mobile. Il est bon d’ajouter qu’aujourd’hui il existe trois systèmes de stabilisation. Celui dit optique le plus « traditionnel en photographie et le plus performant, c’est ici l’objectif qui stabilise l’image. Le stabilisateur mécanique qui va déplacer le capteur pour stabiliser vos mouvements c’est donc ici le capteur qui stabilise l’image et enfin le pseudo électronique qui à mon sens n’a pas lieu d’exister tant ses performances laisse à désirer. Souvent les performances des stabilisateurs est notée en Diaphragme par exemple un pentax k3 a un stabilisateur mécanique qui donne un gain de 4.5 diaphragme. Pour en finir avec cette parenthèse, si vous envisagez l’achat d’un télé objectif au-delà de 200mm sur un boîtier 24×36, 135 mm en aps-c  privilégiez les modèles stabilisés. A contrario, les grands angles peuvent la plus part du temps s’en passer, privilégiez dans ce cas les plus grandes ouvertures.   

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De manière concrète :

 

    À présent nous allons voir quelques repères utiles, pour photographier  des événements sportifs ou bien d’autres choses en fonction de vos pulsions créatrices. Dans un premier temps nous allons voir comment faire pour obtenir une photographie dynamique avec une impression de mouvement puis comment figer une image.

Comment obtenir une image impression de mouvement

    Pour obtenir une image dynamique en photographie sportive vous devrez accompagner le mouvement et déclencher et non pas attendre immobile que le sujet de votre oeuvre entre dans le cadre pour faire la photographie. En effet, dans ce cas, la vitesse la plus haute possible sera toujours requise et le rendu photographique sera tout autre. Ce n’est donc pas la bonne technique pour symboliser le mouvement. Il vous faudra choisir un vitesse d’obturation suffisamment rapide pour saisir un point d’accroche. Par exemple: un coureur à pied, mais assez lente pour que le suivi crée un flou d’arrière plan. Par flou d’arrière plan,  je parle de la piste, des spectateurs et  du paysage qui ne seront pas nets, tout comme les mouvements rapides des jambes et des bras, ces derniers seront visible mais traduiront par leur manque de netteté le mouvement rapide du coureur. Sur un coureur la partie nette sera le corps et  la partie floue, sera la route, le paysage et les parties mobiles ( voir schéma ci -dessous).

basevite

Les indications ci dessous sont données à titre d’exemple et devront êtres affinées en fonction des situations pour avoir le rendu souhaité. N’oubliez pas d’accompagner le mouvement du sujet avec votre viseur, c’est impératif. Cette technique ne fonctionne pas si le sujet arrive face à vous, il devra impérativement avoir un déplacement latéral.

-femme ou homme qui marche                                             = 1/25

-femme ou homme qui court                                                  = 1/75

-cycliste                                                                                               =1/125

-voiture de rally                                                                              =1/250

 

Ces vitesses ne figeront donc pas le mouvement et ne donneront pas un effet statique à vos images. Vous aurez toujours une partie nette, par exemple la voiture et la partie floue, la route, le paysage et les roues. Cet effet, permet donc de dynamiser vos photographies, et je me répète d’avoir une impression de mouvement. Il est bon de rappeler que pour faire un suivi vous devrez régler votre boîtier en conséquence avec le mode AF-S. Si vous ne possédez pas ce mode faite un tour dans votre manuel d’utilisation et trouvez le mode qui permet un suivit de cible. Je conseil également d’utiliser les point AF du centre de votre viseur, ils sont en règle général bien plus précis et véloces. 

Attention si jamais vous faite un mauvais suivi ou que votre vitesse est trop basse vis à vis du sujet photographier vous risquez d’avoir une image totalement floue. De plus si vous désirez utiliser des vitesses inférieur à votre focale, je recommande l’utilisation d’un trépied, ce dernier assurera une certaine stabilité à vos mouvements.

Ci dessous un exemple concret avec un cycliste.


cr1e

F6 1/125 200 ISO

Comment  figer un mouvement

 

    Dans le cas où vous souhaitez saisir un mouvement dans son ensemble avec une parfaite netteté que ce soit pour le sujet, les parties en mouvement, l’arrière plan ou tout autre élément( voir schéma sous le paragraphe), il vous faudra favoriser  le mode TV ainsi que choisir des vitesses élevées. Pour ce faire adaptez le réglage ISO en fonction de ce que vous voulez prendre et n’oubliez pas la profondeur de champ.

basevit

Ci-dessous quelques exemple de réglage en fonction de situation donné :

-femme ou homme qui marche                                               =  1/500

-femme ou homme qui court                                                    =  1/1000

-cycliste                                                                                                 = 1/2000

-voiture de rallye                                                                              = 1/4000

 

   Pour figer le mouvement d’une voiture de rallye, et immortaliser son virage spectaculaire par exemple, il est conseillé de faire une mise au point sur la piste en manuel et de déclencher en rafale au passage du véhicule. En amont,  il vous faudra  juste penser à choisir la bonne vitesse de d’ obturation. Plus la vitesse d’obturation sera haute mieux cela sera. N’hésitez pas a monter en sensibilité soit pour gérer au mieux l’obturation et la profondeur de champ. Si votre boitier a un bon suivi AF-S, vous pourrez  reprendre la méthode du suivi comme pour obtenir une image dynamique, cependant avec un boîtier d’ entrée de gamme vous risquez d’avoir quelques back ou front focus liés à un AF qui n’est pas à la hauteur. Il est en effet,  parfois nécessaire d’ouvrir en grand le diaphragme pour obtenir des vitesse élévées, (si vous êtes en mode TV le boîtier ouvrira de lui même en grand le diaphragme) la profondeur de champs étant faible (à moins d’augmenter les ISO), le risque d’une mauvaise mise au point est importante. Cependant, cette technique peut donner d’excellents résultats. Ici, peut importe si le sujet vient vers vous, qu’il s’éloigne ou bien qu’il face un mouvement latéral.

Ci-dessous, une obturation rapide pour figer le mouvement des ailes, et un cycliste.

_igp76r845-copie

F5 1/500 200 ISO

cr2f

F8 1/1000 200 ISO

La pose longue

 

    Cette fois-ci, il n’est pas question de figer un mouvement, ni vraiment de le mettre avant, c’est surtout une façon de façonner le temps et de transcender ce que vous photographiez. Ou tout simplement pour pallier à un manque très important de lumière. Il est possible de faire des pauses d’une seconde à plusieurs minutes en fonction de votre envie créative. Il vous faudra néanmoins ruser pour ne pas avoir des photographies aussi blanches que neige, brûlées par la lumière. Le trépied est ici obligatoire, à moins de vouloir poser votre boitier par terre. Quoi qu’il en soit, parfois la pose s’impose! Notamment, en photographie astronomique ou photographie nocturne, mais aussi en architecture lorsqu’il y a un déficit flagrant de lumière, telle que l’intérieur d’une église ou bien pour saisir un clair de lune. En général, si vous photographiez un sujet totalement immobile il vaut souvent mieux faire une petite pose que de monter les ISOs. Il est évidement possible de faire des pose s en paysage ou encore en portrait, en utilisant la technique du light painting par exemple. En revanche, faire une photographie du tour de France  ou toutes autres actions rapides avec une pose de deux minutes n’est pas forcément la meilleure idée qui soit.

Ci-dessous deux prises de vue d’un même feu d’artifice, l’une des prises est une pose longue l’autre, est une prise traditionnelle. Je vous laisse juge du résultat. 

 

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F 4 1/45 sec 400 ISO

_igp80547-copie

f10 4sec ISO 400

Ci-dessous deux autres exemples, une pose longue d’un torrent en pleine journée grâce à un filtre gris neutre Hoya ND 200 + un filtre polarisant Hoya Pro 1.

dscf21511125g414

F11 15 sec ISO 100 Filtre nd 200

vitv

F8 25 sec 100 ISO Filtre nd 400

Comme vous avez pu le constater sur la photographie du torrent, l’eau n’a pas une texture habituelle. Avec une pose de plusieurs minutes les nuages du ciel, les hautes herbes , tout ce qui bouge peut-être en quelque sorte transformé comme sur la photographie de l’île en bord de mer, elle fut prise un jour de forte houle, qui n’apparaît pas sur la photo grâce à la pose longue.

Le CAS du flash

    Je ne détaillerais pas ici les différents mode du flash ni tout les type s d’utilisation, je fais juste une petite note grossière sur ce qu’il peut apporter en rapport avec la vitesse d’obturation. 

L’utilisation du flash en photographie permet souvent d’avoir du croustillant dans les détails que ce soit en portrait, reportage ou tout autre application ou le flash peut être utilisé. Il permet de s’affranchir en quelque sorte des hautes vitesses parfois non accessibles à cause du peu de lumière. Par sa nature brève le flash impressionnera le capteur un court instant et figera le mouvement quoi que vous fassiez. Pour comprendre, pensez à votre jeunesse et aux effets stroboscopique des boîtes de nuit, si vous êtes jeunes vous savez de quoi je parle. 

Si votre éclair dure 1/520ème de seconde par exemple et que votre duré d’exposition est de 1/60 de seconde. Le mouvement sera figé par l’instantanéité de vote flash.

Ci-dessous un exemple d’une photographie  prise au flash.  Sans flash l’image n’aurait pas été exploitable. Nous pouvons remarquer que le mouvement est parfaitement figé.

tricromok

F 10 1/125 ISO 1/125 + flash synchro+ filtre polarisant.

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Conclusion

    Comme vous avez pu le constater la vitesse d’obturation est un élément important à prendre en considération lors de vos sorties photos. Qu’elle soit lente ou rapide, pour saisir un mouvement ou transformer un paysage, vous vous devez de maîtriser ce paramètre qui joue énormément sur le rendu de vos images. Malgré tout le diaphragme et la vitesse d’obturation sont un couple indissociables et l’un varie en fonction de l’autre. Il vous faudra dans tous les cas toujours trouver le bon compromis que vous soyer en mode AV ou en mode TV. N’oublions par les ISOs qui permettront souvent d’affiner la prise de vue.